L’arbre aux pommes d’or

Ourielle nous transmet des histoires du Gabon qui lui viennent de sa mère et de sa grand-mère. Il y a des chansons dans sa langue, le punu, qu’elle nous traduit en français.

Dans un petit village, une grande famille vivait dans une maison. La grand-mère avait la réputation d’être folle parce qu’elle disait à tout le monde avoir déjà vu un arbre avec des pommes d’or.

Un jour, elle demanda à son petit-fils et sa petite fille d’aller à la recherche de l’arbre pour en ramener des pommes d’or et ainsi prouver son existence.

« L’enfant qui a le cœur pur trouvera l’arbre ».

Les enfants s’aventurèrent alors dans la forêt. Ils arrivèrent devant un arbre ordinaire à la croisée de deux chemins et se séparèrent. Le grand frère ramassa des pommes rouges et les colora en or.

La petite sœur continuait son chemin en chantant, suivie par un perroquet, l’animal protecteur au Gabon, quand elle vit l’arbre aux pommes d’or. Elle embrassa l’arbre qui fit tomber toutes ses pommes et elle en ramassa deux paniers pleins. Elle retrouva son frère sur le chemin. Jaloux de sa découverte, il la tua pour récupérer ses pommes.

En arrivant au village, tout le monde était heureux de voir ces pommes magnifiques, mais la famille était inquiète que la petite sœur ne soit pas rentrée. Le lendemain matin, ils partirent à sa recherche dans la forêt. Ils rencontrèrent alors le perroquet qui chanta à la maman une chanson.

« Sonnez, sonnez ma mère, sonnez, sonnez doucement. On m’a tué dans la plaine, tout ça pour des pommes d’or »

Il alla la chanter à chaque membre de la famille et, arrivé au grand frère, encore plus fort pour que tout le monde l'entende :

« Sonnez, sonnez mon frère, sonnez, sonnez doucement. Tu m’as tué dans la plaine, tout ça pour des pommes d’or »

Il l’a répété au chef du village :

« Sonnez, sonnez mon village, sonnez, sonnez doucement. On m’a tué dans la plaine, tout ça pour des pommes d’or ».

Le chef a donc banni le frère du village. La maman a supplié le perroquet de rester dans la famille auprès d’eux en tant que l’âme de la petite sœur. Mais il appartenait à la forêt.

06/02/2024

Propos recueillis par Eva Quéméré
#famille

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