L'histoire de ma maladie (3) : la chambre stérile

Dans cet article, je vous raconte mon arrivée en chambre stérile.

Après la pause du cathéter, la sérothérapie (qui permet de détruire les lymphocytes), j'ai commencé mi-octobre la chimiothérapie.

C'est un traitement assez lourd qui détruit les autres globules de la moelle. L’idée, c'est de ne plus en avoir pour ensuite effectuer la greffe et ainsi pouvoir repartir avec des cellules souches saines car ma maladie est due à une mutation qui se produit au niveau de la moelle osseuse.

Mais le problème avec la perte de ces globules, c’est qu’on n’a plus de défense immunitaire ! On se retrouve en « aplasie ».

"Il faut alors aller dans une chambre stérile pour se protéger."

Le changement de chambre a pris beaucoup de temps car j’avais plein d’affaires. Mais il a fallu faire un tri parce qu'on n’a pas le droit de prendre tout et n’importe quoi. Par exemple, je n’ai pas pu emmener mes peintures. En tout, je n’ai pris qu’un tiers de mes affaires !

On se sent enfermé dans cette chambre et j’ai moins d’activités. Mais, heureusement, je peux regarder des films et surtout, je passe beaucoup de temps au téléphone avec ma famille et quelques copines. Je peux par exemple passer deux heures à parler avec ma tante, ma cousine Safa et d'autres proches encore ! C’est vraiment essentiel pour moi, c’est très précieux.

"C’est très restrictif d'être dans une chambre stérile."

Déjà, je ne peux pas avoir toutes mes affaires mails il faut aussi que je demande aux infirmières de m’apporter à manger alors qu’avant, je pouvais avoir des Twix et des trucs comme ça dans mon tiroir.

Tout ce qui rentre dans la chambre doit être désinfecté. Les personnes qui entrent dans la chambre doivent passer par un sas, se laver les mains, mettre une blouse, une charlotte et un masque. Il ne peut y avoir que deux personnes à la fois.

Ce qui est très contraignant, c’est aussi que je n’ai pas le droit d’utiliser de brosse à dent. Je dois le faire avec un gros coton tige et un bain de bouche que je n’aime pas du tout !

Tout ceci est très désagréable, mais ça me rassure car les auxiliaires, infirmières et médecins font très attention, ils pensent à tous les détails pour avoir 0% de risques. Je me sens vraiment protégée.

Normalement, ma greffe va avoir lieu le 24 octobre. Après, il faudra que je reste encore un peu en chambre stérile car je serai toujours en aplasie, mais je pourrai ensuite retourner dans une chambre avec des conditions normales.

17/10/2023

Propos recueillis par Eva Quéméré
#CarnetDeBord

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